Selon les statistiques, environ 15 % des immeubles en France sont vétustes. Face à cette réalité criante, le Gouvernement fait de la lutte contre le mal-logement, une priorité qui nécessite de réhabiliter les copropriétés dégradées.
Copropriétés dégradées : des difficultés qui affectent le quotidien des résidents
Ascenseurs défectueux ou plus en état de marche, coupures de chauffage en hiver, parties communes non entretenues faute de trésorerie, il s’agit là d’un constat amer, mais une réalité du vécu des habitants des copropriétés en difficultés.
Aussi, ces immeubles délabrés deviennent la proie des « marchands de sommeil », investisseurs peu scrupuleux qui achètent à bas prix pour louer avec un loyer exorbitant. Bien-que propriétaires, certains se retrouvent « piégés ».
En effet, beaucoup de copropriétaires sont dans l’incapacité de revendre leur bien qui s’est déprécié et ils n’ont pas les moyens de se loger ailleurs. Conscient du caractère urgent de la situation, L’Etat décide de réagir en apportant un financement à 684 copropriétés en difficultés. Et le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la cohésion des territoires, Julien Denormandie d’ajouter que « 128 immeubles comprenant 23 330 logements particulièrement dégradés seront soutenus en priorité ».
Des mesures pour prévenir les difficultés : l’intervention de l’Anah
L’état mobilise plusieurs acteurs nationaux du logement parmi lesquels on peut citer l’Agence nationale d’amélioration de l’habitat (Anah), l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), le groupe Action logement ou encore le réseau Pro Civis.
À travers l’Anah, ce sont 2 milliards d’euros qui seront alloués au cours des 10 prochaines années pour la reconstruction. L’Anru financera à hauteur de 500 millions d’euros, le réseau Pro Civis participera à concurrence de 240 millions. Enfin, le groupe Action logement financera les demandes des collectivités locales au cas par cas.
Grâce aux fonds consentis par l’Etat, ce collectif d’intervenants publics assurera la réalisation des travaux urgents tout en accompagnant les copropriétés dans la mise en œuvre d’un plan de redressement à long terme.
Les charges de copropriété impayées : reflet d’une mauvaise gestion ?
Une étude menée en 2017 révèle que les impayés de charges pèsent lourdement sur la trésorerie des copropriétés, ils représentent en moyenne près de 29 % du budget des immeubles.
Ces difficultés s’expliquent par le fait que plus le logement se détériore plus les travaux sont lourds et plus les charges augmentent. Or, de nombreuses familles propriétaires ne sont pas en mesure de faire face aux appels de fonds. Finalement, le déficit se creuse, laissant apparaître des difficultés financières ou de fonctionnement.
Fort, de ce constat, le projet de loi sur le logement, de l’aménagement et du numérique (loi Elan) adopté le 17 septembre à l’Assemblée nationale prévoit de modifier les règles de gestion des copropriétés afin de limiter les risques de défaillances.
Si les mesures annoncées semblent aller dans le bon sens, beaucoup estime que la loi ne va pas assez loin et ne concernerait qu’une infime partie des logements de copropriétés. Mais parions qu’il s’agisse du début d’une véritable réforme d’envergure au profit des copropriétés.